La douce prison de la protection

On nous dit que tout cela est pour notre bien. Que l’État veille, comme un parent aimant, sur notre sécurité, notre santé, notre avenir. On nous promet que, grâce à lui, nous serons protégés de tout :

  • Des virus,
  • Des escrocs,
  • Des excès alimentaires,
  • Des intempéries de l’économie,
  • Et même - pourquoi pas - de nos propres erreurs.

Mais sous cette couverture chauffante rassurante se cache un mécanisme plus insidieux : l’infantilisation des citoyens.

En effet, à force d’être protégés de tout, nous perdons l’usage de nos muscles décisionnels. L’angoisse de la responsabilité s’installe, comme une peur de marcher sans la main de papa-État.

Et cette peur, loin d’être un hasard, est le carburant même du paternalisme politique.

Le contrat invisible : tu obéis, je te protège

Le paternalisme d’État repose sur un contrat implicite : renonce à une part de ta liberté individuelle et, en échange, je prends en charge les risques de ta vie.

Ce contrat, beaucoup le signent sans le savoir. Non pas avec un stylo, mais avec une série de petits « oui » quotidiens :

  • Oui à plus de lois,
  • Oui à plus de contrôles,
  • Oui à plus de réglementations « pour votre sécurité ».

La tentation est grande. Après tout, qui aime le risque ?

Mais à force de déléguer nos choix, nous déléguons aussi notre autonomie. Le citoyen devient un mineur juridique, autorisé à vivre seulement dans le périmètre sécurisé tracé par l’État.

La métaphore du jardin clos

Imaginez un vaste jardin clos, aux pelouses impeccables, où les fleurs ne piquent jamais et où les allées sont sans cailloux.
Là, vous pouvez marcher pieds nus, courir sans crainte, respirer un air toujours filtré.

Mais à force d’y rester, vous oubliez que le monde extérieur existe, et qu’il contient aussi des chemins sauvages, des paysages imprévisibles, des fleurs dont la beauté se paie parfois d’une épine.

Le paternalisme d’État, c’est ce jardin clos : il promet un confort maximal… mais au prix de l’oubli du réel.

Et, dans ce confort, l’individu devient fragile face à tout ce qui n’est pas prévu par le jardinier en chef.

L’angoisse fabriquée : quand le risque devient un monstre

Ce qui est ironique, c’est que plus l’État nous protège, plus il entretient l’idée que nous sommes vulnérables.

Le risque, qui fait partie intégrante de toute existence, devient un monstre qu’il faut absolument éradiquer. Le simple fait de choisir, d’assumer une décision, apparaît alors comme un danger.

C’est ainsi qu’émerge l’angoisse de la responsabilité :

• Peur de se tromper sans que l’État soit là pour réparer.
• Peur de devoir justifier un choix impopulaire.
• Peur, tout simplement, d’être adulte.

Cette angoisse, entretenue par un discours permanent de « prudence » et de « précaution », finit par nourrir

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