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Cyber-dépendance : quand l’écran devient une pièce sans fenêtre

Vous connaissez peut-être cette sensation : on vérifie « juste un truc », puis le temps s’estompe puis disparait comme du sucre dans le café. Deux heures plus tard, on a oublié pourquoi on avait allumé l’ordi.

La cyber-dépendance n’est pas un caprice de parent excédé ni une croisade de moines anti-pixels. C’est une réalité clinique et sociale où des comportements en ligne (jeux vidéo, réseaux sociaux, streaming, contenus adultes, trading compulsif, scroll sans fin…) finissent par prendre la main sur la vie hors-ligne : sommeil, relations, études, travail, santé mentale.

L’écran moderne, c’est un casino portatif dont la porte ne grince jamais. À chaque ouverture, il distribue des micro-récompenses imprévisibles, cette même programmation à ratio variable qui rend les machines à sous si collantes.

C’est aussi un buffet à volonté dans votre poche : abondance, zéro friction, et le cerveau qui oublie vite la satiété.

Le problème n’est pas le numérique, c’est l’architecture de nos usages, et la manière dont certaines plateformes et jeux maximisent la captation attentionnelle.

L’objectif n’est pas de moraliser, mais d’armer.

Pourquoi ce n’est pas juste une mauvaise habitude

Oui, tout le monde abuse parfois. L’addiction commence quand apparaissent des critères transdiagnostiques communs à l’alcool, au jeu d’argent ou aux drogues :

  • Tolérance (il en faut toujours plus pour le même effet),
  • Sevrage (irritabilité, agitation, dysphorie quand on coupe),
  • Perte de contrôle,
  • Priorisation de l’activité au détriment du reste,
  • Poursuite malgré les dommages (sommes dépensées, notes qui chutent, conflits, avertissements au travail).

Les bénéfices légitimes du numérique : quand l’écran connecte vraiment

Le piège du « tout négatif »

Avant de parler troubles et dépendances, posons les bases.

Internet et les écrans peuvent être des outils puissants de développement personnel et social. Ignorer cette réalité, c’est passer à côté du vrai enjeu. Il faut alors distinguer l’usage qui enrichit de celui qui appauvrit.

Quand l’écran soigne l’isolement

  • Pour les personnes à mobilité réduite, en zone rurale, ou socialement anxieuses, les communautés en ligne peuvent être des bouées de sauvetage sociales. Discord pour les gamers introverti·e·s, forums de patients pour les maladies rares, cours en ligne pour ceux qui ne peuvent se déplacer. Ces espaces créent du lien là où le « monde réel » échoue.
  • L’apprentissage démocratisé : YouTube University, Khan Academy, cours du MIT en libre accès. Pour beaucoup, c’est la seule porte d’entrée vers des savoirs autrefois réservés aux privilégié·e·s.
  • La créativité collaborative : de la musique produite à distance aux projets open source, internet permet des créations impossibles en solo ou en local.

Le critère discriminant : agentivité vs passivité

La différence cruciale n’est pas le temps passé, mais l’intention et le contrôle :

  • Usage agentique : je choisis quand, pourquoi, avec qui. J’apprends, je crée, je me connecte selon mes objectifs.
  • Usage subi : je subis l’algorithme, je consomme sans choisir, je suis aspiré·e malgré moi.

Un·e streamer passionné·e qui passe 8 heures par jour à créer du contenu n’est pas dans la même situation qu’une personne qui scrolle 8 heures sans but ni plaisir.

Ce que disent les classifications

L’OMS (CIM-11) reconnaît depuis 2019 le Trouble du jeu vidéo (gaming disorder) :

  • Perte de contrôle,
  • Priorité croissante donnée au jeu,
  • Persistance malgré les conséquences négatives,

sur 12 mois typiquement.

Le DSM-5-TR (APA) inclut l’Internet Gaming Disorder dans la section « conditions à étudier », avec des critères alignés :

  • Craving,
  • Sevrage,
  • Préoccupation, etc.

D’autres conduites en ligne (réseaux sociaux, pornographie, achats, trading) ne sont pas toutes codifiées comme troubles distincts, mais les mêmes mécanismes comportementaux s’y observent dans les formes sévères.

Point clé

L’association dépression et anxiété est robuste (de nombreuses revues systématiques le montrent), même si la causalité peut aller dans les deux sens. Ainsi, la dépression peut pousser à s’isoler en ligne et les usages excessifs peuvent aggraver l’humeur et l’isolement.

Comment le système t’attrape : mécanique addictive, en bref

Boucles de récompense & imprévisibilité

Les plateformes et jeux utilisent des boucles de récompense (likes, loot, niveaux, classements) et surtout l’imprévisibilité. Tout n’est pas gratifiant, mais parfois oui, ce « parfois » dope la dopamine plus qu’une récompense garantie.

C’est le cœur des mécanismes opérants (renforcement à ratio variable).

Design persuasif & friction zéro

  • Scroll infini (pas de « fin » naturelle),
  • Streaks (séries quotidiennes à ne pas briser),
  • Notifications rouges (couleur d’alarme),
  • Quasi-gratuité qui reporte la douleur financière dans le temps (abonnements, micro-transactions).

Ce ne sont pas des accidents de design, mais des incitations calculées.

Loot boxes et frontières du jeu d’argent

Plusieurs pays (Belgique, Pays-Bas) ont assimilé certaines loot boxes à des jeux d’argent et restreint leur usage. Les débats continuent ailleurs en Europe. Quand l’aléatoire a une valeur monétaire (même indirecte), on se rapproche des mécaniques du pari.

Dépression & isolement : ce que montrent les données

De grandes revues (par ex. Kuss & Griffiths : études européennes type EU Kids Online) observent :

  • Une corrélation entre usage problématique d’Internet/jeux et symptômes dépressifs, anxiété, idéation suicidaire dans certaines populations,
  • Des liens avec troubles du sommeil, retrait social, baisse de rendement scolaire ou professionnel,
  • Chez les adolescents, la solitude perçue et le harcèlement en ligne aggravent l’issue.

International

Asie de l’Est (Corée du Sud, Japon, Chine)

Politiques publiques volontaristes (campagnes, limites d’âge/temps pour les mineurs à certaines périodes), centres spécialisés.

Europe

Variations fortes, mais préoccupations autour des réseaux sociaux, de la pornographie et du temps d’écran scolaire/loisir.

Amérique du Nord

Montée des consultations pour « screen over use » chez adolescents/jeunes adultes. Recherche active sur l’impact des réseaux sur la santé mentale.

À retenir

L’intensité, la fonction et le contexte (solitude, harcèlement, précarité, troubles préexistants) pèsent plus que la simple durée.

Parallèles avec l’alcool, la cocaïne, le jeu d’argent… et pourquoi ce n’est pas la même chose

Commun : le circuit de la récompense

Dans tous les cas, indices (cues) → anticipation → dopamine → renforcement des circuits habituels. Le cerveau apprend ce qui marche pour réduire l’ennui, la détresse, l’anxiété — et automatise.

Différent : la molécule, l’objet, la norme

  • Aucune substance n’entre dans le sang. C’est une addiction comportementale.
  • La frontière avec l’usage normal est floue. On a besoin d’internet pour vivre/étudier/travailler.
  • Le coût social semble moindre à court terme (pas d’ivresse, pas d’overdose), ce qui retarde la prise de conscience.

Comorbidités fréquentes

Les formes sévères cohabitent souvent avec :

  • Dépression,
  • Anxiété sociale,
  • TDAH,
  • Troubles du sommeil,
  • Parfois spectre autistique.

Traiter la cyber-dépendance sans traiter le terrain, c’est souvent échouer.

Signaux d’alerte (checklist rapide)

Chez l’ado

  • Sommeil en miettes, réveils nocturnes pour quêtes/parties,
  • Retrait social, abandon d’activités avant aimées,
  • Absences, résultats en chute, mensonges sur le temps passé,
  • Irritabilité marquée à l’arrêt,
  • Dépenses cachées (micro-transactions).

Chez l’adulte

  • Hyper-connectivité professionnelle (joignable 24/7), incapacité à « couper ».
  • Jeux/scroll jusqu’au bout de la nuit, fatigue chronique.
  • Conflits de couple/famille, sexualité affectée par pornographie compulsive.
  • Endettement (loot, paris, crypto), procrastination catastrophique au travail.
  • Isolement progressif, humeur en berne.

Reconnaître la zone grise : usage problématique vs bénéfique

Au-delà des heures : les questions qui comptent vraiment

Plutôt que de se fixer sur le temps d’écran (métrique imparfaite), voici les vraies questions :

L’usage enrichit-il ou appauvrit-il ?

  • J’apprends quelque chose de nouveau ?
  • Je développe une compétence ?
  • Je crée du lien social authentique ou je fuis la solitude ?
  • Je choisis mes contenus ou je suis en pilote automatique ?

L’usage respecte-t-il mes priorités de vie ?

  • Est-ce que je sacrifie sommeil, relations, travail ou santé ?
  • Est-ce que j’ai encore du temps pour ce qui compte vraiment pour moi ?
  • Est-ce que je peux m’arrêter quand je l’ai décidé ?

L’usage correspond-il à mes valeurs ?

  • Je fais ce que je veux vraiment faire ou ce que l’algorithme veut que je fasse ?
  • Je me sens mieux ou moins bien après ?
  • C’est cohérent avec la personne que je veux être ?

Exemples concrets de zone grise

  • Le gamer compétitif qui s’entraîne 6h/jour mais maintient sa forme physique, ses études et sa vie sociale.
  • La personne dépressive qui regarde des séries 4 heures par jour mais pour qui c’est thérapeutique et transitoire.
  • Le créateur de contenu hyperconnecté par nécessité professionnelle mais qui sait poser des limites.
  • L’aidant familial qui trouve du réconfort dans les communautés en ligne de soutien.

Le problème n’est jamais l’outil en soi, mais la relation qu’on entretient avec lui, et ce qu’il nous fait gagner ou perdre dans notre vie globale.

Les conséquences psychosociales (la facture complète)

Santé mentale & physique

  • Dépression, anxiété généralisée, attaques de panique.
  • Troubles du sommeil (décalage circadien, insomnies de maintien), fatigue, céphalées.
  • Sédentarité : douleurs musculo-squelettiques, prise de poids.
  • Dysrégulation émotionnelle (irritabilité, impulsivité).

Sphère familiale et sociale

  • Conflits, perte de confiance, atmosphère d’hostilité.
  • Isolement : on évite les invitations pour rester en ligne.
  • Parentification inversée : ce sont les enfants qui « gèrent » un parent accro au smartphone, ou l’inverse. Il en ressort une bataille quotidienne autour du temps d’écran.

École & travail

  • Absentéisme, retards, baisse de performance.
  • Erreurs liées à la fatigue, accidents.
  • Difficulté à soutenir l’attention soutenue, projets inachevés.

Finances & juridique

  • Dépenses incontrôlées (loot boxes, abonnements, paris).
  • Litiges bancaires/familiaux.
  • Dans de rares cas, procédures disciplinaires ou pénales (fraudes liées au jeu, par ex.).

Sortir du piège : stratégie en 5 temps (réduction des risques → rémission)

Je ne propose ni « digital ascèse » irréaliste, ni incantations culpabilisantes mais plutôt un plan pratico-pratique :

1) Rendre visible l’invisible

Audit d’usage

Pendant 7 jours, noter :

  • L’heure de début/fin,
  • L’activité,
  • L’humeur avant/après.

Sur smartphone

  • Temps d’écran natif
  • Blocage des apps à l’heure (fonction « Temps d’écran »/« Bien-être numérique »).
  • Identifier les fenêtres critiques : tard le soir, après une dispute, après un échec, pendant les creux au travail.

2) Stopper l’hémorragie : règles non négociables

  • Hygiène de sommeil : aucun écran 60 – 90 minutes avant dodo. Réveil hors smartphone. La chambre est une zone blanche.
  • Fasting attentionnel : 2 créneaux/jour seulement pour réseaux/actu (ex. 12h30–13h00 & 18h30–19h00).
  • Kill-switch : app de blocage sur les heures rouges. Supprimer les notifications non vitales (noir et blanc si besoin, c’est moins stimulant).

3) Repeupler la vie hors-ligne (sinon le vide aspire)

  • Règle d’équivalence : 1 heure en ligne = 1 heure « vivante » programmée (sport, marche, cuisine, jam session, bénévolat).
  • Exposition sociale graduée si anxiété sociale : micro-objectifs (10 minutes de guitare, 1 page de livre, 15 min de course).
  • Soleil + transpiration : alliance la plus sous-estimée contre la dépression.

Quand ‘débrancher’ est un privilège : inégalités et cyber-dépendance

Le privilège de l’alternative

Dire à quelqu’un « sors, fais du sport, vois des amis » suppose qu’iel ait :

  • Les moyens financiers (abonnement salle, sorties, transports),
  • L’accès géographique (pas de désert médical/culturel/sportif),
  • Le capital social (un réseau, des compétences relationnelles),
  • Le temps libre (pas de double journée, garde d’enfants),
  • L’énergie (pas d’épuisement professionnel, de maladie chronique).

L’écran refuge : mécanisme de survie, pas de faiblesse

Pour un·e étudiant·e précaire dans 9m², Netflix peut être le seul loisir accessible.

Pour un parent isolé, les réseaux sociaux sont parfois la seule fenêtre sur l’adulte qu’iel était avant. Pour un·e ado d’une famille dysfonctionnelle, les communautés en ligne peuvent être plus saines que son environnement proche.

Criminaliser ces usages, c’est punir la pauvreté.

Stratégies adaptées aux contraintes réelles

Au lieu de « va courir en forêt » (inaccessible), proposer :

  • Micro-mouvements : 5 minutes d’étirements, escaliers plutôt qu’ascenseur.
  • Socialisation progressive : commencer par des interactions en ligne puis évoluer vers du présentiel quand possible.
  • Créativité à budget zéro : dessin, écriture, photo et retouches avec un smartphone.
  • Communautés locales : bibliothèques, centres sociaux, associations (souvent gratuits).

L’idée n’est pas d’accepter la résignation, mais d’adapter les solutions aux réalités économiques et sociales.

Vers une approche de justice sociale

La vraie question n’est pas « comment arrêter les écrans ? » mais « comment créer des conditions où chacun·e a accès à une vie riche hors-ligne ? » :

  • Espaces publics gratuits et accueillants,
  • Transports accessibles,
  • Offre culturelle et sportive abordable,
  • Lutte contre l’isolement des personnes âgées, handicapées, précaires,
  • Politique de la ville qui favorise les liens sociaux.

4) Protocoles 14 – 30 jours

  • Semaine 1 : couper les « hard triggers » (nuit, lit, toilettes — oui), et paramétrer les blocages.
  • Semaine 2 : réduire de 30–50 % les apps les plus collantes, supprimer et réinstaller seulement sur créneau.
  • Semaine 3–4 : réintroduire certains usages avec rituel d’ouverture/fermeture (timer + intention écrite).

5) Soins ciblés si nécessaire

  • TCC (CBT) et entretien motivationnel : efficace pour les conduites addictives comportementales.
  • ACT (acceptation/engagement) pour l’anxiété et l’évitement.
  • Thérapie familiale chez les ados.
  • Traitement des comorbidités (dépression, TDAH, trouble anxieux) et, parfois, médication sous supervision.
  • Groupes de soutien (pair-aidance) : contrats familiaux clairs (heures, lieux, conséquences).

Deux scénarios, deux sorties

Armel, 19 ans, top 1 % sur un FPS

Cycle

  • Coucher 3h, cours manqués, rupture amoureuse.

On vise une performance durable

  • Sommeil d’athlète,
  • Entraînement limité et structuré,
  • Pas d’écran la nuit,
  • Social hors jeu (lan party IRL, salle de sport).

Résultat

  • Niveau stabilisé,
  • Anxiété en baisse,
  • Études rattrapées.

Le but n’est pas d’éteindre le feu sacré, c’est d’enlever l’essence autour.

Claire, 39 ans, « toujours joignable »

Mail à 23h, Slack au petit-déj, doomscroll à minuit.

On bascule en « travail profond »

  • 2 blocs focus/jour,
  • Pas de push hors heures,
  • Smartphone banni du lit,
  • Marche de 20 min post-boulot pour couper.

En 3 semaines

  • Sommeil réparé,
  • Irritabilité divisée,
  • Productivité réelle en hausse.

Et la société dans tout ça ? (Industrie, école, politique)

Industrie & design responsable

  • Pari : et si la métrique reine n’était plus le temps d’écran, mais la satisfaction long terme ?
  • Loot boxes : transparence des probabilités, contrôle parental par défaut, limites de dépense, opt-in explicite.

École & milieux de travail

  • Pédagogie numérique (pas moraliste) : design persuasif, économie de l’attention, hygiène de sommeil.
  • Politiques d’email et de messagerie : plages silencieuses, modes « ne pas déranger » imposés.
  • Espaces sans écran (bibliothèques, salles de réunion courtes, « focus rooms »).

Public & régulation

  • Clarté sur la publicité ciblée aux mineurs.
  • Débats informés sur la qualification juridique de certaines mécaniques de jeu.
  • Accès facilité aux soins spécialisés (et formation des pros aux conduites en ligne, pas seulement substances).

Objections fréquentes (et réponses franches)

« Les écrans ne causent pas la dépression : corrélation ≠ causalité. » C’est vrai puisque c’est bidirectionnel et contextuel. Mais réduire les usages problématiques améliore souvent l’humeur, la concentration et le sommeil, ce qui suffit à briser des cercles vicieux.

« Les jeunes ont besoin de se socialiser en ligne. ». C’est vrai aussi sachant que l’hyper-connexion peut tuer la qualité de la socialisation. L’enjeu n’est pas de couper, mais de rééquilibrer.

« C’est juste une question de volonté. ». C’est faux ! C’est surtout une question de structure (repères, environnement, triggers), comme pour l’alcool ou la cigarette.

Réapprendre l’ennui, réapprendre la joie

La cyber-dépendance prospère dans l’ennui algorithmique : jamais rien à faire, toujours quelque chose à voir.

La sortie n’est pas une croisade anti-tech, c’est un art d’aménager sa vie. On ne gagne pas contre l’écran, on gagne pour quelque chose : le sommeil, les relations, la présence, le réel.

Quand on rempli sa journée de mouvements et de rencontres, l’écran perd son trône, et le casino portatif, faute de joueurs, éteint ses néons.

Mini-mode d’emploi (copiable dans une charte perso ou familiale)

  • Heures blanches : pas d’écran 1h 30 avant sommeil, ni au réveil la première demi-heure.
  • Zones blanches : table à manger, chambre, toilettes (oui oui…).
  • Créneaux : 2 fenêtres fixes par jour pour réseaux/actu (timer + intention).
  • Blocages : applications aux heures rouges,  notifications off par défaut.
  • Compensation : chaque heure d’écran « loisir » = une heure d’activité vivante et planifiée.
  • Check-in hebdo : sommeil, humeur, sociabilité, dépenses, travail/études. Ajustestements quand nécessaire.

Cyber-dépendance : sortir du piège des écrans et des jeux en ligne

Perdre le contrôle face aux écrans ou aux jeux en ligne peut rapidement isoler, fracturer la vie sociale et entamer la confiance en soi.

Le cercle vicieux de l’addiction se nourrit de la recherche de gratification immédiate, d’habitudes renforcées par les mécaniques du jeu, et d’un sentiment de manque dès qu’on s’éloigne de l’écran.

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Questions fréquentes – FAQ’s

Cyber-dépendance (jeux, réseaux, scroll, streaming, contenus adultes, trading)

C’est quoi la cyber-dépendance, au juste ?

On parle d’usage problématique quand apparaissent des signes comme la perte de contrôle, la priorisation de l’activité en ligne sur le reste, la poursuite malgré les ennuis (sommeil, études, travail, couple), parfois avec tolérance (il en faut plus pour le même effet) et symptômes de sevrage (irritabilité, agitation) à l’arrêt. Pour le jeu vidéo, l’OMS classe depuis 2019 un trouble du jeu vidéo (Gaming Disorder) lorsque ces critères sont présents et durent typiquement ≥ 12 mois.

Quelle différence entre trop d’écran et un trouble reconnu ?

La durée ne suffit pas : ce qui fait la différence, c’est l’atteinte du fonctionnement (familial, scolaire/professionnel, social) et la perte d’agentivité (c’est l’algorithme qui décide pour moi). Le DSM-5-TR ne diagnostique pas (encore) officiellement le jeu vidéo, mais l’Internet Gaming Disorder est listé comme condition à étudier avec des critères proches (préoccupation, sevrage, craving, etc.).

Les réseaux sociaux, le porno, les achats/trading compulsifs, c’est pareil ?

Ils n’ont pas tous un code dédié dans les classifications, mais les mêmes mécanismes comportementaux existent dans les formes sévères : renforcement à ratio variable (récompenses imprévisibles), design persuasif (scroll infini, notifications rouges), friction zéro. L’essentiel : l’impact sur la vie hors-ligne.

Les “loot boxes”, c’est du jeu d’argent ?

Plusieurs pays d’Europe ont encadré/contesté ces mécaniques. En Belgique, certaines loot boxes ont été assimilées à des jeux de hasard donc illégales sans licence. Aux Pays-Bas, la plus haute juridiction a en 2022 limité l’assimilation automatique aux jeux d’argent, mais le débat politique continue. Moralité : si l’aléatoire a une valeur monétaire, on se rapproche d’un pari, et le risque d’abus augmente.

Est-ce lié à l’anxiété, la dépression ou le sommeil ?

Oui, de nombreuses synthèses trouvent des associations entre usage problématique d’internet/réseaux/jeux et symptômes dépressifs, anxieux et troubles du sommeil (les effets varient, la causalité est souvent bidirectionnelle). Les données européennes récentes signalent aussi une hausse des usages problématiques chez les ados.

Comment savoir si je (ou mon ado) suis dans la zone rouge ?

Signaux d’alerte fréquents : sommeil en miettes, retards/absentéisme, résultats en chute, conflits répétés, dépenses cachées (micro-transactions), incapacité à s’arrêter malgré des objectifs clairs, isolement, humeur en berne. Si ça dure ≥ 2 semaines et empiète sur la vie, c’est le moment de se faire aider.

Est-ce juste une question de volonté ?

Non. Comme pour l’alcool ou le tabac, le contexte compte : algorithmes, notifications, accès 24/7. On agit sur la structure (routines, règles, environnement), pas seulement sur la volonté.

Quelles approches thérapeutiques fonctionnent ?

Les TCC (exposition/gestion des déclencheurs, plan anti-rechute), l’entretien motivationnel (clarifier valeurs/coûts), l’ACT (tolérer l’inconfort, agir selon ses valeurs) et, chez l’ado, les travaux avec la famille montrent de bons résultats pour les addictions comportementales et l’usage problématique d’Internet/jeux. (Preuves solides sur le jeu vidéo. Preuves en croissance pour réseaux/porno/achats.)

Et côté hygiène numérique, on fait quoi (sans bullshit) ?

Trois leviers : sommeil d’abord (aucun écran 60–90 min avant dodo, réveil hors smartphone), créneaux fixes pour réseaux/actu (2 fenêtres/jour, timer + intention), blocages sur heures rouges (mode N&B, notifications désactivées par défaut). L’important n’est pas de couper pour toujours, mais d’ouvrir/fermer volontairement.

Les outils intégrés (temps d’écran, bien-être numérique) suffisent-ils ?

Ce sont des garde-fous utiles mais incomplets. Ils doivent être couplés à un projet de remplacement (activité physique, socialisation graduée, créativité), sinon le vide aspire et on replonge.

Quand consulter un pro ?

Si l’usage abîme le sommeil, la scolarité/le travail, la relation de couple/familiale, ou si on se sent coincé (perte de contrôle). En cas d’idées suicidaires ou de comorbidités (dépression, TDAH, anxiété sociale), médecin/psy rapidement. Les approches structurées aident aussi sans viser l’abstinence totale.

Et les inégalités ? Débrancher n’est pas donné à tout le monde…

Exact : contraintes financières, isolement, logement exigu, charge parentale… L’écran devient parfois refuge. On propose des stratégies réalistes (micro-mouvements, activités gratuites, socialisation progressive), pas des injonctions inapplicables.

Quel plan simple pour (re)prendre la main en 30 jours ?

  • S1 : cartes des déclencheurs + règles non négociables (nuit, lit).
  • S2 : -30 à -50 % sur les applis “collantes”, notifs off.
  • S3-4 : réintroductions ritualisées (timer + intention + bilan).
  • Suivi hebdo : sommeil, humeur, sociabilité, études/travail, dépenses.

Le trouble du jeu vidéo n’exagère-t-il pas le problème ?

L’OMS a posé un cadre clinique (fonctionnement, contrôle, persistance) pour les cas sévères, pas pour stigmatiser les joueurs. C’est un outil pour ouvrir l’accès aux soins quand c’est nécessaire, pas une croisade anti-jeux.

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