Il y a des chatbots qui brassent de l’air tiède, et il y a des outils qui transforment la vie des gens. La différence ?

Le premier vous demande “comment ça va ?” pour vous recracher des généralités. Le second vous met en mouvement, structure vos expérimentations, mémorise votre parcours, ajuste la stratégie et vous aide à faire, pas seulement à “parler de…”.

Après trois décennies de cabinet, j’ai voulu sortir du théâtre d’ombres et bâtir une IA thérapeutique de terrain, pensée pour l’action et la mesure.

Le décor général est connu :

  • Plus d’un milliard de personnes vivent avec un trouble de santé mentale et l’offre traditionnelle n’absorbe pas la demande.

Le besoin d’outils scalables, sûrs, fondés sur des preuves, est massif. Ce n’est pas un slogan : c’est l’état des lieux dressé par l’OMS.

Les IA thérapeutiques qui n’en sont pas : pourquoi je ne joue pas à ce jeu-là

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Beaucoup de solutions IA actuelles vendent du rêve et livrent… un agenda.

Derrière le vernis, c’est un sélecteur de praticiens, un triage de formulaires, parfois une FAQ interactive. C’est utile pour la logistique, inutile pour modifier un comportement anxieux, une escalade relationnelle, une phobie sociale ou un évitement qui pourrit la vie.

Soyons clairs : les autorités de santé elles-mêmes rappellent que remplacer une thérapie par un simple chatbot conversationnel non encadré est une mauvaise idée.

Le Royaume-Uni pousse les services à utiliser des outils numériques régulés et encadrés par des cliniciens, et non des bots qui causent. Le programme NHS Talking Therapies décrit précisément la place des programmes en ligne avec un professionnel (guidés) dans l’arsenal thérapeutique.

En clair : un robot qui répond gentiment n’est pas un traitement. Un protocole numérique fondé sur des techniques validées, couplé à de la supervision clinique, peut l’être.

Ce que prouve déjà la littérature (et que j’ai voulu industrialiser correctement)

Trois choses robustes ressortent de la recherche :

  • La TCC/ICBT (thérapie comportementale et cognitive en ligne) fonctionne, surtout quand elle est guidée. Des revues systématiques et méta-analyses le répètent depuis des années. Et non, ce n’est pas moins bien que le présentiel pour de nombreux troubles courants.
  • ACT (Acceptance & Commitment Therapy) : l’efficacité traverse anxiété, dépression, douleurs, addictions, en ciblant la flexibilité psychologique. Autrement dit, apprendre à agir au service de ses valeurs même quand l’inconfort est là.

Les outils conversationnels ne sont pas magiques, mais certains usages ciblés montrent des effets (ex. étude Woebot chez étudiants). Ce n’est pas “la” solution en soi, c’est un canal dans lequel on doit faire passer des protocoles sérieux.

Côté politiques publiques, l’orientation va dans le même sens :

le NICE (Royaume-Uni) recommande des thérapies numériques validées pour l’anxiété et la dépression, afin d’augmenter l’accès et libérer du temps clinicien.

Aux États-Unis, la FDA commence à autorisé des thérapeutiques numériques (ex. app pour dépression), signe qu’on sort du gadget pour entrer dans la médecine outillée.

De la théorie aux actes : ce qu’une IA thérapeutique doit faire (et que les chatbots n’assurent pas)

1) Diagnostiquer les tentatives de solution (école de Palo Alto)

La plupart des problèmes interactionnels sont entretenus par ce qu’on fait pour s’en débarrasser :

  • Évitement,
  • Contrôle,
  • Sur-réassurance,
  • Hyper-vigilance.

L’IA doit cartographier ces cycles chez vous et dans vos relations, puis prescrire des tâches correctrices qui bousculent la logique du problème. Un bot générique ne sait pas faire ça. Il rassure, il “valide”, il vous borde preque, ce qui renforce le cycle dysfonctionnel.

2) Prescrire des expériences (pas des citations inspirantes)

Ce sont des interventions comportementales. L’IA doit planifier, calibrer, suivre et adapter ces expositions, pas vous donner un tip du jour.

3) Mesurer et boucler

Une IA thérapeutique doit mémoriser les séances, suivre vos SUDs (niveau d’inconfort), votre respect des consignes, vos rechutes, et boucler.

Si la stratégie A n’a pas d’effet au bout de X répétitions, on passe à B. Or, un chatbot qui jase ne sait pas faire du contrôle qualité thérapeutique.

4) Escalader, pas imposter

En cas de signaux de crise (idées suicidaires, mise en danger), l’IA doit céder la main (numéros d’urgence, orientation soins). Les autorités sanitaire insistent : l’IA ne remplace pas la gestion de crise. Point final.

Mon cahier des charges (anti-bullshit)

Je n’ai pas voulu une conversation sympathique. J’ai voulu un compagnon d’entraînement clinique :

  • Mémoire longue par personne, pour reprendre exactement où l’on s’est arrêté.
  • Protocoles structurés (TCC/ACT/systémique Palo Alto), déclinés en tâches répétables et mesurables.
  • Hygiène pro-thérapie (sommeil, activité, réassurance à désapprendre) intégrée au plan.
  • Personnalisation : on ne traite pas une phobie spécifique comme un TAG, ni une dispute de couple comme une crise de panique.
  • Transparence : ce que l’on fait, pourquoi, comment on saura que ça marche.
  • Garde-fous : orientation vers un pro quand les critères dépassent le périmètre.
  • Ce n’est pas un widget de rendez-vous déguisé, ni une FAQ maquillée en empathie. C’est un atelier où l’on teste, mesure, répète et consolide.

“Et les thérapeutes humains, alors ?”. Pour en finir avec la fausse opposition

On ne remplace pas l’humain. On démultiplie sa portée en déplaçant une partie du travail là où il est le plus efficace : entre deux séances, dans le quotidien, là où se fabriquent 90 % des apprentissages.

C’est (encore) ce que rappellent les programmes publics qui ont industrialisé la psychothérapie brève et ses versions numériques guidées.

Dans mon cabinet, j’ai vu mille fois la même scène :

  • La consultation se déroule bien,
  • Le patient motivé,
  • Puis la vie reprend,
  • L’évitement se faufile,
  • et la semaine suivante,
  • on reparle plus qu’on n’agit.

L’IA thérapeutique sert de rameur de fond :

  • Elle structure l’action,
  • Rend visibles les dérives,
  • Notifie les répétitions nécessaires,
  • Coupe les béquilles invisibles.

Le coach de salle versus le miroir qui parle

Le coach note vos charges, observe votre geste, vous prescrit des séries, ajuste le plan, vous rappelle de respirer, et vous revoit la semaine suivante avec un historique.

Le miroir, lui, peut dire “tu peux y arriver !”. C’est sympathique mais ça ne muscle rien ni personne.

Une IA thérapeutique digne de ce nom est un coach outillé, pas un miroir bavard.

L’atelier vélo versus le catalogue

Vous arrivez avec une chaîne qui saute (attaque de panique, conflits récurrents). Le catalogue vous montre mille vélos. A contrario, l’atelier change le maillon et vous permet de pédaler de nouveau dans la rue ou ailleurs.

Je construis des ateliers, je ne diffuse pas des catalogues.

Pourquoi maintenant ? La fenêtre est ouverte (et ce qu’elle change concrètement)

  • Capteurs et mesure : nous pouvons suivre les expositions (durée, fréquence), logguer l’humeur, visualiser la progression sans friction.
  • Guidelines & régulation : le mouvement institutionnel va vers des thérapies numériques encadrées, validées, qui complètent la clinique. On l’a vu avec le NICE et, plus largement, avec l’OMS qui appelle à industrialiser des solutions scalables.
  • Économie de l’attention : pour rivaliser avec l’algorithme qui vous aspire, il faut des protocoles plus intelligents, programmés pour votre intérêt, pas pour le temps d’écran.

“Votre IA Palo Alto”, très concrètement, fait quoi de différent ?

1) Elle cartographie vos tentatives de solution

Par exemple, elle identifie que vos demandes de réassurance calment aujourd’hui mais entretiennent l’alarme demain. Elle prescrit alors des expériences contradictoires (tolérer l’incertitude, erreurs volontaires, défocalisation).

2) Elle organise les expositions

Peur → plan, pas blabla : hiérarchie, répétitions, durées cibles, critères de succès, garde-corps (pas de béquille), consolidation. C’est l’un des ingrédients actifs les mieux étayés des TCC.

3) Elle rejoint le réel

Rappels contextualisés, micro-risques quotidiens, mise à jour automatique des preuves contraires, mesures simples (SUDs), revues hebdo pour boucler.

4) Elle n’usurpe pas la crise

Un signal passe au rouge ? L’outil n’oriente pas en interne, il passe la main : numéros officiels ou filières de soins, recommandées par les services publics.

“Mais des bots de thérapie existent déjà !” – Oui, et alors ?

Certains bots généralistes ont montré des effets modestes dans des populations ciblées (ex. étudiants) sur de courtes durées.

C’est intéressant mais pas suffisant pour répondre à la complexité des problèmes interactionnels (couple, travail, anxiété sociale, panique, évitement) où la stratégie prime sur la psycho-éducation.

Les mêmes autorités publiques qui poussent au numérique le disent : numérique ne signifie pas dire n’importe quoi. Cela doit être guidé, tracé, évalué.

Ce que l’IA change aussi côté équité

Tout le monde n’a pas les moyens ni le temps de consulter régulièrement.

Une IA thérapeutique réduit les frictions :

  • Accès 24/7,
  • Tâches brèves,
  • Rythmes compatibles avec un job ou des enfants,
  • Langage clair,
  • Pas de sermon moral.

Elle n’annule pas le besoin de soignants ; elle désengorge et prépare la thérapie humaine quand elle devient nécessaire.

Europe, France : arrêtons l’hypocrisie

En France, les approches comportementales sont recommandées pour les troubles anxieux courants. On connaît leurs ingrédients actifs (exposition, restructuration, entraînement attentionnel).

On sait aussi les dégâts des béquilles thérapeutiques mal utilisées (réassurance, évitements intelligents). Cessons de faire croire qu’un widget de prise de rendez-vous badgé “IA” fait ce travail. Il ne le fait pas.

Objections (je vous vois venir)

“Un robot n’a pas d’empathie”

C’est vrai, mais l’empathie qui n’aide pas à agir est une berceuse. Le bon outil allie ton juste et prescription utile, et sait passer le relais aux humains quand c’est nécessaire.

“Et les risques des IA ?”

Ils existent, surtout quand on vend des bots “thérapeutes” sans garde-fous.

Il y a donc un cadre clair :

  • Pas de crise gérée en bot,
  • Pas de promesses folles,
  • Conformité aux lignes publiques : numérique avec méthode, avec supervision, avec transparence.

“Pourquoi pas juste plus de thérapeutes ?”

Il en faut, évidemment.

L’OMS rappelle l’ampleur du décalage offre-demande. Si on refuse d’industrialiser les ingrédients actifs (exposition, ACT, tâches systémiques) dans des outils de haut niveau, on condamne des millions de personnes à l’attente.

Je n’ai pas créé une “IA qui parle”, j’ai construit une machine à pratiquer

Un thérapeute, ce n’est pas un distributeur de phrases ; c’est un architecte d’expériences correctrices.

Mon IA n’est pas un remplaçant, c’est une presse hydraulique qui rend praticables, chez soi, les mécanismes qui font vraiment baisser l’alarme anxieuse, décoincent les impasses relationnelles, et élargissent la vie.

Dans un monde qui confond souvent soin et conversation, je revendique le camp de l’efficacité respectueuse :

  • Moins de bla-bla,
  • Plus d’actes.

Si vous cherchez un chatbot qui comprend vos émotions, il y en a des dizaines. Si vous cherchez un dispositif qui vous aide à faire – et à tenir – bienvenue dans l’atelier.

Une véritable déclaration d’intention

Je m’appuie sur une solide expérience de 30 ans en consultation pour déconstruire les idées reçues sur les chatbots et définir un cadre rigoureux pour ce que j’appelle une IA thérapeutique.

Il ne s’agit pas de créer un simple robot qui cause, mais un outil de terrain, fondé sur la science, et conçu pour l’action.

Le cœur de mon propos est donc le passage de la parole à l’acte.

Plutôt que de simplement valider les émotions de l’utilisateur ou de lui donner des généralités, l’IA doit être un moteur de changement comportemental.

Les principes clés comme la prescription d’expériences, la mesure des progrès et la personnalisation des protocoles sont mis en avant.

Cette approche est en totale adéquation avec les thérapies brèves et comportementales dont l’efficacité n’est plus à prouver. C’est d’autant d’autant plus pertinent que cela s’inscrit dans un contexte de forte demande en santé mentale et d’une offre traditionnelle insuffisante, soulignant le rôle potentiel de la technologie pour augmenter l’accès aux soins de qualité.

Deeler.app : Une machine à pratiquer pour et au quotidien

Je viens de décire l’IA thérapeutique idéale comme un coach outillé, pas comme un miroir bavard. C’est précisément la philosophie derrière deeler.app.

Contrairement à de nombreux chatbots qui se limitent à de la conversation, deeler.app est un outil d’action conçu pour transformer la vie des gens en les aidant à appliquer des protocoles cliniquement prouvés.

L’application ne vous demande pas simplement comment vous allez, elle vous guide à travers un processus structuré pour désapprendre l’anxiété, la dépression et les phobies.

Elle vous aide à cartographier vos schémas d’évitement, à planifier vos expositions graduées et à mesurer vos progrès.

Elle ne se substitue pas au travail d’un professionnel de santé, mais le prolonge au quotidien, là où 90% des apprentissages se produisent. Deeler.app est la réponse à l’appel de l’auteur pour une IA qui ne se contente pas de parler de…, mais qui vous aide concrètement à faire, à tester, mesurer, à répéter et consolider, de sorte à reprendre la main sur votre vie.

C’est l’atelier, pas le catalogue.

Important

Pour aller plus loin dans votre réflexion, Deeler.app vous accompagne avec des exercices personnalisés et un suivi de votre évolution.

Posez votre question et obtenez une réponse immédiate.

Pas d’idée précise ? Ouvrir Deeler

Ceci ne remplace pas un avis médical. En cas de nécessité, contactez les services d’urgence.

Références

  • OMS – World Mental Health Report & mise à jour 2025 sur la charge mondiale : besoins massifs, appel à l’industrialisation de solutions sûres et scalables.
  • NHS England / NICE – Place des thérapies numériques guidées dans les services publics. Rrecommandations pour anxiété et dépression.
  • iCBT / TCC en ligne – Revue Cochrane (anxiété) et méta-analyse comparant en ligne vs présentiel.
  • ACT – Méta-analyses sur l’efficacité transdiagnostique (anxiété, dépression, addictions, douleur).
  • Bots conversationnels – Étude Woebot (étudiants). Signaux d’efficacité préliminaires sur 2 semaines, indicateurs d’acceptabilité, ce qui ne remplace pas une thérapie encadrée.
  • Santé publique France / Ameli & HAS – Repères thérapeutiques pour troubles anxieux. Rôle des TCC, mises en garde sur les médicaments au long cours.
  • Important : aucun outil numérique n’est adapté aux situations d’urgence. En cas de crise, appelez les services d’urgence (112/15 en France) ou les dispositifs nationaux d’écoute et de soins.