L’incarcération de masse : quand la sécurité fabrique l’angoisse et la phobie sociale

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On présente la prison comme un digicode magique : on enferme, bip, la société se sent mieux.

En réalité, l’incarcération de masse ressemble davantage à un hangar où l’on empile des palettes humaines, sans plan d’architecture ni sortie de secours.

La surpopulation carcérale n’est pas un dommage collatéral : c’est un mécanisme qui broie la santé mentale – dépression, anxiété, phobie sociale – puis qui réinjecte cette détresse dans la société à la sortie.

Pendant ce temps, des décideurs recyclent une culture de l’hyper-sécurité pilotée par des tableurs et algorithmes datés, pour répondre à un sentiment d’insécurité savamment entretenu.

Ce qui est excessif devient insignifiant : construire toujours plus de places et entasser toujours plus de corps n’a jamais été une politique de sécurité. C’est une politique d’insécurisation.

Une sirène d’alarme collée au plafond. On la déclenche pour rassurer. À force de hurler, plus personne n’entend les vraies flammes. En revanche tout le monde vit en stress.

De quoi parle-t-on : des chiffres avant les slogans

France et Europe : la surpopulation carcérale est devenue la norme

La France a battu record sur record en 2024–2025. Plus de 84 000 personnes détenues fin juin 2025, avec des taux d’occupation qui dépassent 130 % dans de nombreux établissements, certains établissements frôlant ou dépassant ponctuellement 200 % dans les maisons d’arrêt.

L’OIP (Observatoire international des prisons) alerte mois après mois sur cette fuite en avant.

Au niveau européen, le Conseil de l’Europe (rapport SPACE I 2024) constate une hausse de la population carcérale et des densités carcérales en augmentation dans de nombreux pays.

Au 31 janvier 2024, plus d’un million de personnes étaient détenues dans 51 administrations pénitentiaires, avec un taux médian de 105 pour 100 000.

Pour situer la France, mi 2025, le World Prison Brief la donnait autour de 124 détenus pour 100 000 habitants, loin des sommets mondiaux mais avec une densité problématique en maisons d’arrêt, c’est-à-dire précisément là où la détention provisoire et les courtes peines se cumulent.
Prison Studies

Condamnations et obligations

En 2020, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH, J.M.B. et autres c. France) a condamné la France pour conditions de détention indignes et demandé des mesures générales pour éliminer durablement la surpopulation et instaurer des voies de recours effectives. Ce n’est pas un papier d’humeur : c’est un arrêt pilote qui acte un problème systémique.

Pourquoi la surpopulation rend malade (et insécurise, paradoxalement)

Le terrain scientifique est unanime

Les prisons concentrent des taux élevés de troubles mentaux :

  • Dépression,
  • Anxiété,
  • Psychoses,
  • et troubles liés aux substances.

Une méta-analyse de Fazel & Seewald (24 pays, 33 588 prisonniers) estimait déjà en 2012 des prévalences de psychose autour de 3,6 – 3,9 % (hommes/femmes), bien supérieures au milieu libre.

Des travaux récents confirment la charge : environ 11 à 13 % de dépression diagnostiquée en population carcérale non sélectionnée, et ~4 % de psychose. Les troubles liés à l’alcool et aux drogues restent massifs.

En Europe, la base HIPED (OMS/Europe) indique que, parmi les pays rapportant ces données, près d’un tiers des personnes détenues vivent avec un trouble de santé mentale, et que le suicide est la première cause de mortalité rapportée en prison.

Aux États-Unis, le Bureau of Justice Statistics rapporte qu’environ 27 % des détenus d’États se sont vu diagnostiquer un trouble dépressif majeur. Près de la moitié des personnes concernées ont un historique de trouble mental.

Ces ordres de grandeur se retrouvent, avec des nuances, dans d’autres pays à forte population carcérale.

Le mécanisme : surcharge → stress toxique → effondrement social

La surpopulation signifie moins d’espace personnel, plus de bruit, plus d’attente (soins, douches, appels), plus d’agression réelle ou anticipée, et moins de programmes utiles (travail, formation, santé mentale).

Les facteurs sont bien documentés :

  • Perte d’autonomie,
  • Rupture des liens familiaux, imprévisibilité, punitivité, violences subies/observées.

Ils abîment la santé mentale, nourrissent la dépression, l’anxiété et des troubles du sommeil massifs.

La surpopulation nourrit en outre une phobie sociale apprise :

  • HHypervigilance,
  • Évitement des interactions (pour ne pas faire d’histoires),
  • déconditionnement relationnel.

Résultat

A la sortie, on craint les foules, on évite les guichets, les démarches, les transports. Du coup, on rechute faute d’accroche sociale.

Les revues OMS et BMC/Psychology convergent : le milieu carcéral, surtout surpeuplé, est intrinsèquement délétère pour la santé mentale, et l’isolement (formel ou informel) aggrave le tableau.

Hyper-sécurité : le mythe qui fabrique l’insécurité

La politique du nombre

Depuis vingt ans, la réponse réflexe face au sentiment d’insécurité consiste à incarcérer plus et plus longtemps, souvent via des peines courtes et des détentions provisoires élargies.

Or, les pays qui saturent leurs prisons récoltent surtout des prisons saturées.

En Angleterre et au pays de Galles, la crise d’engorgement 2024/2025 a forcé le gouvernement à improviser des dispositifs de libération anticipée et de limitation des rappels pour tenir la digue ce qui constitue une reconnaissance implicite que l’outil est cassé.

Les algorithmes et tableurs qui gouvernent

Par confort technocratique, on délègue le pilotage à des logiciels de gestion (prévision d’occupation, calculs de peine) et à des scorings de risque hérités d’un autre âge.

Ils rassurent les tableaux de bord, pas la réalité. Le résultat est connu :

  • Erreurs massives de calcul de peines,
  • Libérations trop tôt ou trop tard dans des systèmes saturés.

Autant de symptômes d’un pilotage à l’aveugle.

Pourquoi c’est contre-productif

En criminologie, on sait que les courtes peines en milieu surpeuplé augmentent la récidive par désaffiliation (perte de logement, d’emploi, de liens) et par contagion des risques (traumatismes, dette, addictions).

Construire sans cesse de nouvelles places n’absorbe qu’un temps la pression : comme toute capacité, elle appelle son propre remplissage (effet de cliquet). Pendant ce temps, les coûts explosent (constructions, personnels, santé), et le climat social se détériore.

Ce que disent les comparaisons internationales

États-Unis

  • Taux d’incarcération parmi les plus élevés de l’OCDE.
  • Charge psychiatrique très importante en détention.
  • Part élevée de troubles liés à l’alcool et aux drogues.

Les données BJS confirment des niveaux de dépression diagnostiquée et de détresse psychique très supérieurs à la population générale.

Europe

Le Conseil de l’Europe alerte sur la reprise à la hausse de la population carcérale et sur les densités. Des pays ont restreint certains dispositifs addictifs in-game (loot boxes) par analogie avec les jeux d’argent ; le parallèle ici est utile : quand on réduit les facteurs de risque en amont, on réduit la pression carcérale en aval.

Monde

Des études en Europe, Asie et Amérique latine confirment le lien entre surpopulation, qualité de vie carcérale et dépression (y compris chez les jeunes détenus).

L’OMS/Europe insiste sur des cadres de soins adéquats et des liaisons santé avec l’extérieur, faute de quoi la prison devient un accélérateur de pathologies.

L’addition psychosociale (qu’on refacture à la société)

Santé mentale et somatique

  • Dépression,
  • Anxiété,
  • Troubles du sommeil,
  • Douleurs,
  • PTSD,
  • Troubles liés aux substances.

Une revue 2024 estime :

  • ≈11 % de dépression diagnostiquée,
  • ≈10 % de PTSD,
  • ≈4 % de psychoses,
  • de 24 à 39 % d’addictions (alcool/drogues) à l’entrée.

Ce n’est pas marginal : c’est structurel.

Liens sociaux

  • Perte de logement,
  • Perte d’emploi,
  • Détérioration des liens familiaux,
  • Stigmatisation à la sortie.

Plus la prison a été serrée (surpopulation), plus la phobie sociale à la sortie est marquée :

  • Éviter les lieux clos,
  • Fuir les interactions,
  • Fuir les services publics,

sont autant d’obstacles au retour à la vie.

Coût public

  • Surcoûts médicaux,
  • Reconvocations judiciaires,
  • Récidive évitable,
  • Chantiers d’extension permanents.

Tout cela pour un rendement sécuritaire discutable.

Comme au Royaume-Uni en 2025, les administrations finissent par reconnaître qu’il faut décongestionner en amont (peines alternatives, aménagements), faute de quoi le système casse.

Objections courantes (et pourquoi elles ne tiennent pas)

Il faut des peines sévères pour dissuader

La sévérité impressionne l’opinion. La certitude et la rapidité de la réponse sont pourtant plus dissuasives. Or, un système surpeuplé est lent, erratique et opaque, le contraire de la certitude.

On n’a pas le choix : il faut construire

Construire peut être nécessaire pour rendre de la dignité, pas pour remplir. L’expérience européenne montre qu’en l’absence de réformes amont (peines courtes, détention provisoire, addictions, santé mentale), la capacité sature à nouveau.

Les alternatives, c’est du laxisme

Les pays qui ont investi dans des peines non carcérales structurées (travail d’intérêt général sérieux, probation outillée, soins contraints quand il le faut) obtiennent souvent moins de récidive pour moins cher, et moins de dégâts psychiques.

Que faire maintenant ? 10 mesures concrètes (sécurité + santé)

1) Un moratoire intelligent sur les peines très courtes

Remplacer les peines < 3–6 mois par des sanctions communautaires intensives (surveillance électronique, TIG qualifiés, programmes de réparation), pour casser le turn-over toxique qui engorge les maisons d’arrêt.

2) Détention provisoire : dernier recours

Strictement encadrer l’usage de la préventive (qui explose les densités). Accélérer les délais de jugement pour éviter le provisoire permanent.

3) Santé mentale : in-reach et continuité de soins

S’aligner sur les cadres OMS/Europe :

  • Dépistage à l’entrée,
  • Équipes de santé mentale intégrées (psychiatres, psychologues, addictologues),
  • Passerelles avec le secteur libre à la sortie (rendez-vous programmé, droits ouverts).

4) Addiction : traiter comme un problème de santé

Évaluer systématiquement la problématique alcool/drogues (prévalences élevées) et proposer des soins fondés sur preuves, pendant et après l’incarcération :

  • Thérapie comportementale Palo Alto,
  • TCC,
  • TND,
  • Substituts,
  • Thérapies de groupe.

5) Architectures anti-surpopulation

Fixer des seuils plancher d’espace vital par personne, déclencheurs automatiques (interdiction d’incarcérer au-delà d’un taux X, sauf crimes graves), et transparence publique temps réel des densités.

6) Données et gouvernance : sortir du logiciel zombie

  • Audit des outils de calcul et d’aide à la décision.
  • Publication des erreurs et corrections.
  • Comité scientifique indépendant (criminologues, cliniciens, data scientists).
  • Objectifs centrés sur les récidives, la santé, la réinsertion, pas sur le taux d’occupation.

Les fiascos de calculs de peines dans des systèmes saturés montrent l’urgence du débogage démocratique.

7) Staff : former et protéger

  • Renforcer la formation aux troubles mentaux, au suicide, à la dé-escalade.
  • Ratio personnel/détenus compatible avec une prison vivable.

La santé mentale des personnels est un levier de sécurité.

8) Justice des femmes et des mineurs

  • Développer alternatives spécifiques (mères, femmes enceintes, mineurs).
  • Pour les jeunes, petites unités éducatives et soins (les études sur jeunes détenus montrent la vulnérabilité particulière en surpopulation)

9) Rendre obligatoire la sortie debout

Avant la libération

  • Logement,
  • Santé,
  • Revenus,
  • Papiers / check-list contraignante.

Une personne qui sort sans ces filets retombe dans la phobie sociale et la rechute.

10) Un récit public qui arrête d’exciter la peur

Cesser la politique du thermomètre cassé : on ne gère pas l’insécurité avec de l’insécurité psychique. Parler d’efficacité, pas d’émotions. Mesurer ce qui calme durablement la violence : soins, liens, travail, cadre.

Regards croisés : pays qui ont tenté autre chose

Royaume-Uni (2025) : la crise qui force l’honnêteté

Prisons quasi pleines (≈99 %). Un gouvernement poussé à limiter certains rappels et à envisager des réformes de peine pour désengorger, ce qui est la preuve que construire ne suffit pas.

Conseil de l’Europe : l’aiguillon des SPACE

Les rapports SPACE ancrent une évidence. Sans gouvernance et alternatives, la capacité se remplit. Sans standards sanitaires, la santé explose.

OMS/Europe : un cap sanitaire

Les cadres Prisons & Health et HIPED donnent un mode d’emploi pour que la prison ne soit pas un accélérateur de dépression :

  • Repérage,
  • Soins,
  • Continuité du suivi,
  • Pilotage par données.

C’est du pragmatisme, pas du laxisme.

Vendin-le-Vieil : quand la fermeté réinvente la barbarie d’État

La mise en scène de l’exception

En avril 2025, Vendin-le-Vieil ouvre ses portes avec la solennité d’un nouveau produit de luxe :

  • 48 places,
  • Régime fermé,
  • Cellules individuelles de 9m²,
  • Surveillance H24.

Le marketing ministériel parle de centre pénitentiaire spécialisé pour très haute sécurité.

En réalité, on assiste à la résurrection des Quartiers de Haute Sécurité (QHS), ces mouroirs judiciaires officiellement supprimés en 1981 pour traitements inhumains et dégradants.

L’opération de communication est rodée. On ne dit plus QHS, on dit « régime fermé adapté ». On ne dit plus « isolement », on dit « encellulement individuel renforcé ».

Les mots changent, la cage reste identique.

L’illusion de l’efficacité par la souffrance

Darmanin et Retailleau ont vendu Vendin-le-Vieil et Condé sur Sarthe (ouverture prévue en octobre 2025) comme la solution au narco banditisme.

Le raisonnement consiste à infliger des conditions si dures que la peur dissuadera les candidats au trafic. C’est exactement l’inverse de ce que disent quarante ans de criminologie : l’exemplarité par la cruauté ne fonctionne pas, elle brutalise.

Cette logique révèle surtout l’impuissance politique face aux racines du problème. Plutôt que de s’attaquer aux inégalités territoriales, à l’économie souterraine, aux filières d’approvisionnement, on construit un spectacle pénal.

Message subliminal : « Voyez comme nous sommes fermes« 

Le déni des causes structurelles

Les trafiquants de Vendin-le-Vieil ne sont pas tombés du ciel. Ils viennent de territoires abandonnés, d’écoles en échec, de familles éclatées par la précarité.

L’argent du trafic comble un vide : reconnaissance sociale, revenus, appartenance. Leur enfermer la tête dans un sac de torture ne résoudra rien de ces déterminants.

Au contraire, cette violence d’État légitime symboliquement la violence de rue. Quel est le message envoyé aux quartiers ? « L’État aussi pratique la loi du plus fort ».

C’est un cadeau fait aux recruteurs. Désormais, ils peuvent pointer l’hypocrisie institutionnelle.

L’héritage toxique des QHS

Les anciens QHS ont produit quoi ? Des hommes brisés, des suicides, des révoltes, et zero impact sur la délinquance.

Les témoignages d’anciens détenus décrivent l’effondrement psychique :

  • Hallucinations,
  • Perte de repères temporels,
  • Automutilations.

Certains n’ont jamais récupéré leur équilibre mental.

Vendin-le-Vieil reproduit cette logique avec un habillage moderne :

  • Caméras HD au lieu de judas, mais même isolation sensorielle.
  • Même pari stupide : casser un homme pour prétendre le rééduquer.

La complicité du silence

Quel est le plus troublant dans cette affaire ? Le consensus mou qui l’entoure.

Peu de voix s’élèvent contre cette régression :

  • Les syndicats pénitentiaires applaudissent (« enfin des moyens »),
  • L’opinion approuve (« ils l’ont cherché »),
  • Les médias banalisent (« mesure de sécurité »).

Cette indifférence révèle combien nous avons intériorisé l’idée que certains humains méritent d’être déshumanisés. Dès qu’on colle l’étiquette « narcotrafiquant », la torture devient acceptable, voire souhaitable.

L’échec programmé

D’ici à cinq ans, Vendin-le-Vieil et Condé sur Sarthe auront coûté des millions, brisé des dizaines de détenus, et le trafic aura continué.

Les caïds emprisonnés auront été remplacés par d’autres, souvent plus jeunes et plus violents. Les structures criminelles se seront adaptées.

Mais peu importe : l’objectif n’était pas l’efficacité, c’était le symbole. Montrer qu’on fait quelque chose, même si ce quelque chose aggrave le problème.

A ce propos, il est important de rappeler que malgré les condamnations de la CEDH et les rapports SPACE, certains discours politiques continuent d’exploiter la peur par réflexe électoraliste.

L’abcès et le bistouri

Un chirurgien qui découvre un abcès ne s’acharne pas sur le pus : il traite l’infection.

Vendin-le-Vieil, c’est s’acharner sur le pus en laissant l’infection se propager. Une politique de gribouille vendue comme une prouesse technique.

Combien de Condé-le-Vieil faudra-t-il construire avant d’admettre qu’on soigne mal en torturant ?

Ce qui se passe dans la tête (et dans le corps) d’un détenu sur-exposé

Neuro et clinique

  • Surpopulation,
  • Bruit,
  • Promiscuité,
  • Menaces,
  • Imprévisibilité,
  • Le cerveau passe en hyper-vigilance (amygdale) et sécrète du cortisol en continu,
  • Le sommeil se casse,
  • La dépression s’installe (anhédonie, fatigue, ruminations).

L’évitement social devient stratégie de survie, puis habitude. À la sortie, l’espace public angoisse.

Récit

Un homme qui ne dort pas depuis des semaines parce que son co-détenu hurle la nuit n’a pas besoin d’un sermon sur la responsabilité. Il a besoin d’air, de soins, d’écoute.

La sécurité commence par ça.

La serre contre l’entrepôt

Dans une serre, on règle l’humidité, la lumière, l’espace. La plante pousse. Elle est contrainte mais vivante.

Dans un entrepôt, on empile. Ça tient jusqu’à ce que ça tombe.

Nos prisons sont devenues des entrepôts. On veut de la sécurité ? Alors, bâtissons des serres, ces lieux où la contrainte n’écrase pas la santé mentale et prépare la sortie, pas le retour.

La surpopulation carcérale n’est pas un indicateur de fermeté. C’est un symptôme de dysfonction.

Tant qu’on répondra à l’insécurité par des politiques qui fabriquent de l’insécurité psychique, on entreposera la souffrance et on la remettra à ciel ouvert, aggravée, à la sortie.

Moins d’entrepôts, plus de serres : c’est une éthique, et une stratégie de sécurité.

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Références

  • OIP – Nouveau record du nombre de personnes détenues (84 447 au 30/06/2025). (oip.org)
  • The Telegraph – France’s prison population reaches record high (occup. ≈133,7 %, 83 681 détenus, 05/2025).
  • World Prison Brief – France (taux ≈124/100 000, 07/2025).
  • Conseil de l’Europe – SPACE I 2024 (tendance à la hausse, 1 021 431 détenus, taux médian 105/100 000).
  • CEDH – J.M.B. et autres c. France (2020) : condamnation et mesures générales contre la surpopulation.
  • Fazel & Seewald (2012) – Méta-analyse mondiale, psychoses ~3–4 % en prison.
  • WHO/Europe – HIPED (prison health data) : ~1/3 de troubles mentaux rapportés. Suicide comme première cause de décès (OMS).
  • Favril et al., 2024 (Lancet Public Health) : dépression ~11 % – PTSD ~10 % – Psychose ~4 % – Addictions fréquentes à l’entrée.
  • BJS (USA) – Indicateurs de santé mentale (2021) : 27 % dépression diagnostiquée chez détenus d’États. ≈43 % avec historique de trouble mental.
  • BMC Psychology, 2023 – Facteurs de détérioration (déconnexion, perte d’autonomie, violences, surpopulation).
  • Prisons and Health (cadres, bonnes pratiques) (OMS, Organisation mondiale de la santé).
  • UK 2025 – Réformes d’urgence face au quasi-plein (ex. rappels limités) (The Guardian).
  • Inspection UK – Erreurs de calcul de peines dans un contexte d’engorgement (ex. HMP Pentonville) (The Times).