Nous vivons à une époque où l’indignation est devenue une ressource renouvelable.

Chaque jour, les réseaux sociaux nous offrent notre dose de scandales à partager, de fautes à dénoncer, de coupables à clouer au pilori.

  • Indignation climatique,
  • Indignation sanitaire,
  • Indignation culturelle,
  • Indignation personnelle.

La liste est infinie et, présentée comme un acte civique ou moral, cette mécanique a un revers toxique.

En érigeant l’indignation en réflexe pavlovien, nous avons créé une société où la critique permanente devient une norme où le consensus est suspect, voire dangereux.

Études et données : indignation numérique, anxiété et phobie du consensus

1. L’indignation en boucle (feedback loop) et ses effets émotionnels

Une étude de Yale démontre que l’indignation exprimée en ligne, lorsqu’elle est saluée par des likes et retweets, renforce la tendance à publier encore plus d’indignations.

Ce cercle vicieux amplifie non seulement les émotions fortes (colère, indignation, dégoût), mais contribue aussi à une polarisation accrue. Un état de vigilance émotionnelle constante émerge, où l’anticipation de la validation (via réactions sociales) devient prioritaire.

Par ailleurs, des plateformes comme X (ex‑Twitter) exploitent l’indignation à travers leurs algorithmes : ce type d’émotion, particulièrement excitante, génère de l’engagement plus facilement que d’autres contenus.

Il en résulte une surreprésentation des contenus outranciers, nourrissant l’anxiété collective.

2. La dissémination de la colère plus virale que l’anxiété

Selon une recherche conduite par J. Han (2023), les tweets exprimant de la colère sont non seulement plus partagés, mais parcourent plus de chaînes de retweets que ceux exprimant de l’anxiété.

Ce constat souligne la préférence des réseaux sociaux pour des émotions fortes - souvent outrage - au détriment des émotions plus subtiles, comme l’anxiété ou la réflexion critique.

3. Effets psychologiques : anxiété, fatigue émotionnelle, FOMO

Le phénomène de doomscrolling, cette consommation compulsive de mauvaises nouvelles, induit des niveaux accrus d’anxiété, de stress, d’isolement, voire des symptômes proches du trouble de stress post‑traumatique. Lorsqu’on s’alimente d’indignation sans filtre.

Fatigué(e) des solutions qui ne résolvent rien ?
Rejoignez ceux qui brisent leurs chaînes.

Pour lire la suite, créez votre accès gratuit ou passez Premium.

S’abonner maintenant